Une soirée, une nuit et une journée pour prier, se connaître, et se mettre en condition pour travailler ensemble. Tel était l’objet de la première assemblée synodale qui s’est tenue à Pontmain : plus que vivre le synode, mode de gouvernement de l’Eglise, bâtir la synodalité, un mode d’être, comme l’a expliqué l’évêque en ouvrant cette session.

Aux côtés de Mgr Scherrer, 156 membres, de toutes les paroisses, de toutes les instances, prêtres, religieux, laïcs (62%), ont prié et découvert le règlement du synode sous le regard de Notre-Dame. Ils ont écouté aussi les attentes de notre évêque, les conseils de personnes d’expérience : le Père Gérard Le Stang, le théologien du synode, et Régine Chardonnet, modératrice, d’une grande expérience en la matière. Autour de cette belle assemblée, 21 jeunes Mayennais, ambassadeurs du synode, en sweat rouge, et pleins de joie. Reportage et explications.

L’assemblée synodale presque au complet.

L’Église est appelée à se faire conversation avec le monde

Qu’attend l’évêque de ce synode ? L’évêque donne l’élan, mais il ne gouverne pas seul. Il a besoin de sentir ce que l’Eglise désire. Chacun est capable d’une parole, d’un regard. Oui, le troupeau a un flair auquel il peut se fier. Il s’agit de retrouver l’art du discernement, non pas pour un changement de structure, mais pour une conversion missionnaire qui passe par un apprentissage de l’écoute de l’Esprit, une écoute de la société pour discerner les attentes cachées des cœurs, a redit Mgr Scherrer.

Le secrétariat du synode a reçu sa lettre de mission des mains
de Mgr Scherrer. De gauche à droite : Bertrand de Moulins Beaufort,
Père Frédéric Foucher, Père Luc Meyer, Florence Boulangé,
Françoise Journault, Isabelle Lelièvre.

Transmettre des raisons d’espérer

Le besoin fort de l’Église aujourd’hui ? Un renforcement des synergies alimenté à la source de la fraternité. L’Église est appelée à être lumière du monde, à se faire conversation avec lui, a rappelé l’évêque de Laval. Notre mission est de transmettre des raisons de vivre et d’espérer. Et pour cela il y a urgence ; celle de reprendre résolument le chemin d’une rencontre quotidienne avec le Christ, de renouveler les relations interpersonnelles entre les communautés chrétiennes… Deux années de synode n’y suffiront pas.

Un synode n’est pas un audit

Ce synode n’est pas un audit, mais un regard posé sur l’Église en l’aimant telle qu’elle est, dans un monde tel qu’il est, a expliqué le théologien du synode, le Père Gérard Le Stang du diocèse de Quimper. Ecouter ce que le Seigneur nous dit, c’est crucial aujourd’hui. Ne fixons pas la pensée sur le fait que nous sommes en fin de cycle. Travailler à la communion, être reliés au Christ, accueillir la parole de l’autre, argumenter… c’est ce que nous serons appelés à pratiquer. Le synode est une grande école d’ecclésiologie, a conclu Le Père Le Stang, en glissant à chacun pour qu’il s’en souvienne toujours : la foi, ce n’est pas aimer Dieu, mais croire que Dieu nous aime.

Le Père Gérard Le Stang, théologien du synode, prêtre
du diocèse de Quimper

Ni porte-drapeau ni porte-parole, ni là pour faire gagner une idée

Ni syndical, ni candidat à une élection, le membre de l’assemblée synodale est là pour chercher ce qui est le mieux pour le diocèse et le proposer à l’évêque. Tout comme la lecture du règlement du synode, les conseils de Régine Chardonnet sont précieux. Vous pourrez être amenés à voter une option que vous n’aurez pas envie de soutenir. Mais elle pourra être bonne pour le diocèse. C’est à la bienveillance que sont appelés les membres de l’assemblée.

Régine Chardonnet a insisté aussi sur la mise en application des données du synode… Nous ne serons pas forcément là pour leur application : surtout, pensez aux autres qui vous succéderont. Vous pourrez avoir des périodes de frustration, et l’évêque pourra ajouter des choses qu’il jugera bon de rajouter. Ayez une attitude de confiance, a conclu la modératrice du synode en appelant chacun à vivre cela dans l’action de grâce.

Des sweats rouges comme la croix de Pontmain,
pour les jeunes ambassadeurs.

Le règlement du synode

Lire le règlement

 

Un rapport d’étape des travaux des équipes en mai et juin

En mai et juin 2019, quatre rencontres sont prévues dans quatre lieux du territoire diocésain. Toutes les personnes ayant fait partie d’une équipe synodale sont invitées ainsi que leur famille. Au cours de ces après-midis conviviaux, accompagnés par l’évêque, le recteur de Pontmain, le Père Luc Meyer, secrétaire du synode, et les prêtres locaux, une synthèse sera présentée. Celle-ci sera le fruit des travaux hebdomadaires du secrétariat et du conseil d’orientation du synode à partir des comptes-rendus des équipes synodales.

Les dates des rencontres sont ici

Véronique LARAT