Célébration de l’A-Dieu à Michel GERAULT,
décédé le 23 janvier 2018  (célébration à l’église de Montaudin, le 26 janvier 2018)

Michel Gérault est né le 15 octobre 1941 à Montaudin et ordonné prêtre le 20 juillet 1969.

Arrivé à Cossé le Vivien, Michel a le souci des plus délaissés.
En 1971, il est membre très actif de l’équipe Mission de France de Cossé.
En 1973, il est aumônier au MRJC, préoccupé par les employés de maison et les apprentis.

Il suivra une formation de paysagiste à St Brieuc pendant un an.
Il sera embauché à Château-Gontier près des handicapés à l’ADAPEI.

Il travaillera dans le jardinage au Musée Tatin et à Bonchamp.
Ces activités et d’autres montrent qu’elles ont été coupées par des licenciements ou une succession de temps de chômage.

Comme éducateur spécialisé, il est embauché à Soulgé sur Ouette près des toxicomanes. Il y restera jusqu’à sa retraite.

Michel était syndiqué à la CFDT.  Il a investi dans les associations près des migrants. Il faut citer Alter Egaux et les Réfugiés-Lycéens 53 à Château-Gontier.

Il était très présent aux migrants de son immeuble.

Louis VIOT

Homélie des obsèques du Père Michel Gérault (1941-2018) – 26 janvier 2018

C’est Michel qui a choisi les deux textes bibliques que nous venons d’entendre.
Dans ces deux textes, un mot revient sans cesse, c’est le mot « aimer ». Le premier commandement du chrétien c’est d’aimer Dieu plus que tout et le deuxième c’est d’aimer son prochain comme soi-même.
Saint Jean ajoute quelque chose qui peut parfois surprendre : il affirme que l’amour fraternel nous fait passer de la mort à la vie. Et la vie dont il parle, c’est la vie qui nous unit au Christ vivant, mais c’est aussi la vie terrestre, car St Jean va encore plus loin : il dit que celui qui n’aime pas dès cette vie est comme mort. « Celui qui n’aime pas demeure dans la mort », dit-il.
En nous souvenant de ce que Michel a vécu, nous sommes certains que ce qui le faisait vivre c’était de faire quelque chose pour les autres. Il avait la passion de ceux que tout le monde rejette, il avait la passion des petits, des étrangers, des réfugiés, des paumés. On ne compte pas le nombre d’amis qu’il avait parmi eux et à qui il se donnait tout entier. Il prenait le temps de les rencontrer, de les écouter pour comprendre leurs besoins et y répondre. C’était là sa manière de vivre son ministère de prêtre-ouvrier, au point de remettre en cause ceux qu’il rencontrait. C’était sa façon d’aimer à la manière de Jésus à qui il avait donné sa vie. C’était sa manière de témoigner. « La vie est passionnante, disait-il, il faut qu’elle s’épanouisse et grandisse sans fin ».
P.O. (prêtre-ouvrier), il a marqué beaucoup de non croyants. Voilà ce que disait quelqu’un aux côtés de qui il était engagé : « Michel était un militant anti-raciste de la première heure. C’était un grand humaniste qui combattait avec ferveur les injustices de ce monde. Il s’est beaucoup investi dans le « vivre ensemble » et à la fin de sa vie, il a continué de se battre autant que sa santé précaire le lui permettait. Sa gentillesse, son humilité, sa chaleur humaine et ses blagues vont beaucoup nous manquer…Nous perdons un militant intègre et indigné. »
Si Michel a misé sa vie sur ce mot « amour », nous, croyants, nous pensons qu’il demeure maintenant dans l’amour éternel de Dieu. Bien sûr, il avait ses défauts et ses faiblesses. Dieu les connait. Lui « qui est plus grand que notre coeur », il pardonne tout.
Que ce Dieu d’amour et de tendresse accueille auprès de lui celui qui s’est fait accueillant pour les petits et les pauvres.

P. Daniel POIRIER