Sépulture d’Alphonse Coué
mardi 21 août 2018 : Cathédrale de Laval
Nous venons d’entendre dans l’EVANGILE le passage qui nous parle du grain de blé. Si le grain de blé reste dans le grenier, il est bien au chaud , mais rien ne se passe. Par contre, lorsqu’il est mis en terre, il perd d’abord sa belle apparence, mais il donne naissance à une petite pousse qui donnera la tige qui portera l’épi avec des nombreux grains. Nous avons là, l’opposition entre la solitude et la fécondité, mais celle-ci passe par la mort. Jésus par sa vie donnée, par sa mort et sa résurrection a permis le rassemblement et le salut des hommes. Notre vie donnée, au service du monde et de l’Evangile prépare notre rencontre définitive avec le Seigneur. Comme le dit saint Paul dans une de ses lettres »semé corruptible , on ressuscite incorruptible, semé méprisable, on ressuscite dans la gloire , semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force, semé corps matériel, on ressuscite corps spirituel. « ( 1 Corinthiens 15.42-44) Cette image du grain de blé me semble bien convenir au Père Coué, tout d’abord parce qu’il est né à la campagne et que ses parents ont été agriculteurs. Je pense surtout à santé. D’une santé fragile qui lui a toujours posé des problèmes , le Père Coué a su se donner totalement au Seigneur pour accomplir les différentes missions qui lui ont été confiées dans l’Eglise.
La PREMIERE LECTURE de saint Paul est une invitation à lutter fidèlement pour l’Evangile, malgré la difficultés. C’est un encouragement de saint Paul à son ami Timothée. Paul n’a pas peur de dire ce qui l’ anime en profondeur : je connais des souffrances » mais je n’en ai pas honte, car je sais en qui j’ai mis ma foi. » Cette dernière phrase était la devise épiscopale du Père Billé, évêque de Laval, dont il a été vicaire épiscopal durant de nombreuses années. A sa façon, il a vécu ce que disait le Père Billé : « ce qui est premier, c’est l’annonce de l’Evangile, car annoncer l’ Evangile, c’est le meilleur service que l’on puisse rendre à l’homme » (Le cardinal Louis Marie Billé mon frère, page 150). Oui le Père Coué a eu l’occasion d’annoncer l’Evangile à de nombreuses personnes, et en cette paroisse de la cathédrale dont il fut curé. Formé par l’Action Catholique Spécialisée, il savait bien que la proximité est loin de n’être que géographique, elle est surtout celle qui vient d’une même culture, d’une
même sensibilité, d’une même façon de voir la vie.
Depuis de nombreuses années, le Père Coué faisait partie de l’association Jésus Caritas, dont l’inspiration vient de la vie du bienheureux Charles de Foucauld. Il était fidèle aux rencontres de son groupe, soucieux de prendre des temps de prière , d’adoration, de retraite spirituelle, chaque année. Plusieurs prêtres de cette association se sont réunis pour prier pour Alphonse, pour recueillir tout ce qu’il a apporté à l’Eglise et aux autres. Je retiendrai 5 mots :
FRATERNITE : Marqué par la spiritualité du Père de Foucauld, qui s’est fait « frère universel »,Alphonse était fraternel, facile à aborder proche de tous et c’est pour cela qu’il avait tant d’amis et qu’il a pu aider à grandir dans la foi, tant de personnes.
ECOUTE : En réunion, Alphonse prenait toujours des notes, il savait écouter longuement avant de parler. En vacances, il aimait lire pour toujours mieux comprendre le monde.
DIALOGUE : Avec lui on pouvait parler, il était très respectueux de ce que l’on pouvait dire et vivre.
RELECTURE : Dans une rencontre quand on évoquait une situation de la vie, il aidait à approfondir, à voir quel appel, quelle conversion pouvaient surgir de là.
DIOCESE : Alphonse a rempli des fonctions variées dans le diocèse de Laval, qu’il aimait. Il a aidé les laïcs, dans les paroisses et les mouvements, et tout particulièrement l’ACI, il a annoncé l’Evangile aux personnes atteintes d’un handicap, il a accompagné des religieuses dans leur réflexion. Il a été proche de ceux qui souffrent, dans sa fonction d’exorciste. Là il a su allier l’écoute, les sciences humaines et la pensée de l’Eglise…
Oh , bien sûr, Alphonse n’était pas parfait, il avait conscience de sa situation de pécheur. Je voudrais vous lire quelques lignes tirées du début de son testament : « je veux d’abord demander pardon à tous ceux : évêques, prêtres, diacres, religieuses, laïcs à qui j’ai pu apporter blessures, souffrances. Pour toutes ces fautes j’implore la Miséricorde et la pardon de Dieu ».
A la fin de sa vie, le Père Coué ne pouvait plus lire les heures du Temps présent, mais il aimait redire la prière de Jésus à son Père, la Prière d’abandon du Père de Foucauld, dont je vais vous lis quelques lignes :
« Mon Père je m’abandonne à toi
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne mon Dieu . car ce m’est un besoin d’amour de me donner,
De me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance
Car Tu es mon Père »

Père Alphonse Coué
décédé le 17 août 2018 à l’âge de 82 ans et dans sa 57e année de sacerdoce.
- Né à Chatelais dans le Maine et Loire, le Père Alphonse Coué a été ordonné prêtre le 29 juin 1961, et reçoit sa première nomination, en octobre 1962, et devient vicaire à la paroisse de Pré-en-Pail.
- En 1967, Alphonse est nommé vicaire à la paroisse Notre-Dame – Saint Matin à Mayenne.
- En juillet 1977, le Père Coué est appelé à la charge curiale et est nommé curé de la paroisse Cathédrale de Laval où il restera onze ans.
- Le 1er juin 1985, toute en demeurant curé de la Cathédrale, Monseigneur Billé nomme Alphonse vicaire épiscopal pour le doyenné de Laval-urbain.
- En 1988, Le Père Coué quitte Laval pour résider d’abord à St Fraimbault de Lassay, puis à Mayenne, et il est nommé vicaire épiscopal pour accompagner le travail pastoral des doyennés de Mayenne et d’Ernée ainsi que l’apostolat des laïcs en Milieu indépendant, et le service diocésain de la pastorale familiale. Cette mission épiscopale a été renouvelée à deux reprises par Monseigneur Billé.
- Le Père Alphonse Coué fut un aumônier attentif aux réalités de vie de celles et ceux qui se retrouvent en équipe ACI. Il a été aussi un fidèle serviteur de l’accompagnement spirituel de laïcs et de religieuses ; aumônier plusieurs années de la FEDEAR (Fédération d’équipes apostoliques de religieuses, et référent diocésain de la Communauté Réjouis-toi.
- Le 10 mars 1997, le ministère du Père Coué tiendra compte de sa santé et est nommé aumônier de la clinique de la Providence à Mayenne, et aumônier de la communauté de St Georges de l’Isle à St Fraimbault de Prières.
- En 2004, il assurera également au sein d’une équipe avec un diacre et une religieuse, le service diocésain de l’exorcisme jusqu’en 2011.
- En 2009, il devient membre du Chapitre Cathédral.
- Rendons grâce pour le ministère fécond et les 57 années de sacerdoce du Père Alphonse Coué, qui est entré dans la paix de Dieu quelques jours après la fête de l’Assomption de la Vierge Marie.