Parfum de basiliques
Nous vous invitons à refaire un petit tour dans nos basiliques… Dans le diocèse, on en compte quatre : Notre-Dame d’Avesnières à Laval, Notre-Dame de l’Epine à Evron, Notre-Dame de l’Espérance à Pontmain, et Notre-Dame des Miracles à Mayenne.
Une basilique mineure (*) est une église de première importance où les fidèles viennent nombreux en pèlerinage pour honorer Jésus-Christ, la Vierge Marie ou bien les reliques d’un saint. Elle reçoit ce titre honorifique du pape.

Notre-Dame d’Avesnières
Déjà 1 000 ans d’Histoire
L’église d’Avesnières existe au moins depuis le XIe siècle. La légende prétend qu’elle a été fondée en 1040, par Guy II, seigneur de Laval : comme il chevauchait sur le pont de Mayenne, un faux pas de son cheval les précipita ensemble dans la rivière. Le baron voyant qu’il allait périr, se recommande à Marie. Il lui promet de consacrer une chapelle à Dieu en son honneur. Fidèle à son vœu, il fit construire une chapelle. En réalité ce serait Ronceray d’Angers qui l’aurait bâtie vers 1070. L’église devint rapidement un lieu de pèlerinage dédié à la Vierge Marie. Lors de leurs incursions au XIIIe siècle, les Anglais y mirent le feu, brûlèrent une partie de la nef qui n’aurait pas été réédifiée sur le même plan. Cette église a été érigée en prieuré et les Bénédictines du Ronceray d’Angers s’y établirent. C’est en 1534 que fut construite la flèche de pierre surmontant la tour. Abandonnée pendant la Révolution, elle fut rendue au culte en 1800 et l’on y déposa les restes de quatorze prêtres que la Révolution avait livrés au bourreau sur la place publique de Laval. Lieu de pèlerinage très populaire, le sanctuaire a été élevé au rang de basilique mineure en 1898 par le pape Léon XIII. Le 9 décembre 1855, l’année de la création du diocèse de Laval. Casimir Wicart, premier évêque de Laval, se rend à l’église d’Avesnières pour y proclamer la bulle de Pie IX promulguant le dogme de l’Immaculée Conception. Le 17 janvier 1871, l’armée prussienne, qui est établie dans le voisinage immédiat de Laval, reçoit du général Von Schmidt l’ordre de prendre la ville. Le 20 janvier 1871, Mgr Wicart, entouré de 4 000 fidèles, fait le vœu de restaurer la flèche de l’église d’Avesnières si la Vierge Marie préserve la ville. Le jour même, les Prussiens commencent à évacuer la Mayenne.
Des trésors à savourer
L’édifice mesure environ 55 m de long pour 34 m de large. Dans son ensemble, il est caractéristique de l’art roman, à l’exception du clocher, qui mêle des éléments gothiques et Renaissance. L’église possède une nef large bordée de bas-côtés. Ses voûtes culminent à 17,5 m de haut. L’ensemble est éclairé par des fenêtres en plein-cintre. La nef s’ouvre sur un portail néo roman construit dans les années 1880 en même temps que les deux premières travées de la nef. Il est orné de trois bas-reliefs qui illustrent trois grands moments de l’histoire de l’édifice : la légende de Guy II de Laval, le couronnement de la Vierge d’Avesnières en 1859 et le vœu de l’évêque de Laval en 1871 qui annonce la reconstruction du clocher si la ville est épargnée par l’armée prussienne. Le chevet est la partie la plus ancienne de l’édifice. Il possède un déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes. Le chœur est formé par sept arcades reposant sur des colonnes Les chapiteaux qui ornent ces colonnes datent d’époques diverses, ce qui donne une grande variété de motifs : des animaux, des végétaux… Le clocher actuel date des années 1873, mais il s’agit d’une reconstruction du clocher élevé au XVe siècle. Du haut de ses 57 m, sa flèche combine des éléments typiques de l’architecture de la Renaissance à sa base, et de l’architecture gothique à son sommet. La basilique renferme un riche ensemble de statues. « Notre-Dame d’Avesnières », est une statue en calcaire qui date probablement du XIVe siècle. La tête, en bois, est une restitution moderne. Dans une des chapelles se trouve la « Vierge au lait », en bois polychrome, datée du XIIIe ou du XIVe siècle. La porte principale est encadrée par deux statues en bois illustrant le Saint Sauveur et Christophe de Lycie. Les deux œuvres sont de très grandes dimensions. 3,50 m pour la statue de saint Christophe. À la tribune, au fond de la nef, on trouve les grandes orgues de Louis Debierre, grand facteur d’orgues nantais. C’est un des seuls orgues à transmission électrique en France datant du début du XXe siècle.

La Vierge au Lait

Notre Dame des Miracles à Mayenne
Lors de sa fondation, en 1110, cet édifice est plutôt modeste. Il remplaçait un oratoire dédié à sainte Anne. De cette antique construction, Notre-Dame a pu conserver la partie centrale de sa façade, les piliers et les arcades de la nef. Notre Dame de Mayenne conserve le souvenir de 108 seigneurs qui partirent en 1158 combattre pour la délivrance des lieux saints sous la houlette de Geoffroy de Mayenne. Pendant les guerres de religion, cette église fut pillée. Le 3 juillet 1611, une violente tempête emporta le clocher Pendant la Révolution française, le curé Louis-René Lefebvre de Cheverus refuse de prêter serment, tout comme son neveu, vicaire de la paroisse, le futur cardinal Jean Lefebvre de Cheverus. L’église devient un temple de la Raison puis un temple décadaire et la commission révolutionnaire y siège. Le culte est restauré le 16 mai 1803.
« Mineure » en 1900
Erigée en basilique mineure le 15 mai 1900, Notre Dame de Mayenne fut cruellement éprouvée au moment des bombardements du 9 juin 1944. Le sanctuaire a été parfaitement restauré depuis et éclairé par des vitraux modernes de Maurice Rocher, originaire d’Evron, qui représentent les mystères de la vie du Christ et de la Vierge Marie. On vénère dans la basilique une reproduction d’une statuette de Notre-Dame des Miracles du XVIe siècle. L’originale, beaucoup plus petite, est conservée précieusement, a été donnée à des sœurs de la ville vers 1630 par un cavalier anonyme avec le message « Pleurez mais espérez ».
Une reconstruction colossale après la Dernière Guerre
De l’édifice primitif, l’église actuelle a conservé la partie centrale de sa façade, les piliers et les arcades de la nef et des pierres tombales mérovingiennes. Les voûtes de la nef et du transept, à 14 m de hauteur, datent du XVe siècle, tandis que les bas-côtés sont des ajouts du milieu du XVIIe siècle. Sous la nef, la crypte renferme quatre chapelles. Le parvis de la basilique est doté d’un escalier monumental surplombé d’une statue de Jeanne d’Arc, laquelle fut inaugurée le 18 octobre 1896.

Abbatiale Notre-Dame de l’Epine à Evron
Tout a commencé au VIe siècle. Un premier monastère fut fondé au VIe siècle et détruit lors des invasions du IXe siècle, puis restauré en 989.
Quinze siècles d’Histoire
Au XIe siècle, les moines d’Evron entreprennent l’édification d’une vaste église romane de 70 m de long pour 25 m de large et commencent par construire une crypte. Au XIIe siècle, l’abbé Daniel-le-Chauve fait édifier une chapelle, inspirée des mosquées espagnoles, à côté de l’église abbatiale. Un siècle plus tard, les moines d’Evron dotent l’abbaye d’une nouvelle église. Ils élèvent un chœur et un déambulatoire à chapelles rayonnantes qui fut consacré en 1252. La nef, composée d’un vaisseau central et de deux bas-côtés, se termine par une imposante tour-porche intégrée dans les bâtiments de l’abbaye. Le bas-côté nord fut détruit en 1625 pour agrandir les bâtiments des moines. La grande flèche, de 70 mètres a été construite en 1667 par Nicolas Brissoult. Elle fut détruite en 1901 à cause de son très mauvais état, puis remplacée.
Un harmonieux décor roman et gothique
L’intérieur est composé d’une partie romane et d’une partie gothique. La partie romane avec sa voûte en berceau repose sur des murs très épais et de petites baies ce qui la rend plus sombre. La partie gothique a une voûte sur croisée d’ogives reposant sur des piliers, ce qui permet d’avoir des baies plus grandes et fait rentrer plus de lumière à travers des vitraux datés du XIVe siècle. La crypte comportait une nef à trois vaisseaux et ait terminée par une abside percée de trois larges baies. Lors de la reconstruction, au XIIIe siècle, ses voûtes furent détruites afin de mettre le chœur au même niveau que la nef. Elle abrite les reliques des saints que les pèlerins venaient vénérer. Au XIIe siècle, on bâtit une chapelle au nord du chevet roman. À l’origine, elle était séparée de l’église abbatiale mais la reconstruction du XIIIe siècle a réuni les deux édifices. La chapelle était jadis dédiée à la Vierge mais elle est passée à la postérité sous le nom de Saint-Crépin, patron des cordonniers, à cause de son porche. Car les habitants d’Évron avaient identifié un décor en forme de semelles de chaussures sur l’une des voussures. Le plan de la chapelle se compose d’une nef unique et d’une abside semi circulaire. La nef possède des voûtes d’arêtes tandis que le chœur est voûté en cul de four.
Un décor relativement sobre
La sculpture y est de loin la plus abondante. Cependant, les murs portent encore des vestiges de peintures et des tapisseries sont accrochées dans la chapelle. Le mur nord de la nef romane conserve un fragment de peinture représentant une Vierge à l’Enfant. Cette œuvre daterait du XIIIe siècle. Un ange est visible dans le bras sud du transept. La chapelle Saint-Crépin est également peinte : les voûtes de la nef sont recouvertes d’un faux-appareil tandis que la voûte du chœur porte un Christ dans une mandorle. Les sculptures, beaucoup plus abondantes que les peintures n’ont pas autant subi les outrages du temps. Le décor sculpté, dans la partie gothique, se compose de chapiteaux ornés de motifs végétaux, de statues posées sur les piliers du chœur, de gisants et de hauts-reliefs à l’appui des piliers de la nef. Quatre tapisseries d’Aubusson du XVIIe siècle exposées dans la chapelle Saint-Crépin représentent des scènes de l’Ancien Testament.

Notre Dame de l’Épine à Évron

Notre Dame de l’Espérance à Pontmain
Commencée en juin 1873 et achevée en 1894, la Basilique Notre Dame de l’Espérance de Pontmain est édifiée tout près de l’endroit où la Vierge apparut à quatre enfants en 1871. Elle a été consacrée le 15 octobre 1900. L’édifice de style néo-gothique est construit entièrement en granit. Sa nef, séparée des bas côtés par de forts piliers, se termine par un chœur à pans coupés. Les deux flèches de la basilique qui abritent 39 cloches sont visibles à plus de 10 km de Pontmain.
La première pierre bénie en 1873
À l’intérieur, dix grandes verrières représentent les apparitions mariales de La Salette, Lourdes et Pontmain et des scènes de la vie de Jésus-Christ, ce qui donne une très grande luminosité. Les vitraux réalisés par Maurice Rocher sont à dominante bleue. Le 17 janvier 1873, Mgr Wicart bénissait la première pierre En septembre 1908 : l’église est proclamée solennellement « Basilique Notre Dame de l’Espérance de Pontmain », en présence de deux archevêques, quatre évêques, 600 prêtres et 15 000 pèlerins. En 1946, les cérémonies du 75e anniversaire de l’apparition sont présidées par le nonce apostolique Mgr Roncalli, futur pape Jean XXIII.
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Basilique mineure :
Selon le droit canon, aucune église catholique ne peut être honorée avec le titre de « basilique » sans décision du Saint-Siège. Néanmoins, le terme de basilique mineure a émergé pour désigner des églises dont l’architecture était particulière. Au XVIIIe siècle, le terme a pris un sens canonique, sans rapport avec le style architectural pour les distinguer des quatre basiliques majeures qui sont situées uniquement à Rome. (source Wikipédia).