
Cette année en France, 4256 adultes vont être baptisés pendant la nuit de Pâque. Ils seront dix en Mayenne. Deux d’entre eux : Céline et Isabelle ont accepté de témoigner. Bon triduum pascal à tous, et très belle fête de Pâques, dans la joie et l’espérance.
Ils s’appellent Amy, Martine, Céline et Léa de Laval, Laurent accompagné sur la paroisse Saint-Clément-du-Craonnais, Isabelle de la paroisse Saint-Pierre-du-Maine, Stacy de la paroisse N-D-St-Martin-de-Mayenne-Moulay, Virginie sur la paroisse Notre-Dame-de-Charné, Ernesto sur la paroisse Saint-Benoît-les-Rivières, Alexiane sur la paroisse Saint-Melaine-en-Val-de-Jouanne. Tous cheminent depuis plusieurs mois et parfois plusieurs années. Ils sont entourés par une équipe d’accompagnateurs représentant leur paroisse et communauté. L’événement déclencheur est pour certains un désir dans le cœur né parfois pendant l’enfance, une expérience de foi vécue en pèlerinage, explique Guy Ragot, responsable diocésain du catéchuménat. Il y a aussi le soutien ou le témoignage d’un proche, la demande de sacrement d’un enfant ou le décès d’un être aimé et parfois, en vivant soi-même des déchirures.
Voici les témoignages de Céline et Isabelle qui vont recevoir le baptême et aussi les deux autres sacrements de l’initiation que sont la confirmation et l’eucharistie. Voilà qu’avec les huit autres Mayennais, elles vont entrer dans la grande famille des chrétiens, devenir enfants de Dieu. Leur témoignage en dit long sur leur chemin de foi. Il peut nourrir la nôtre à tous. Une belle occasion de communion entre tous, alors que chaque baptisé va renouveler ce même soir, les promesses de son baptême.
Isabelle : “aujourd’hui, Dieu est avec moi tous les jours de ma vie”
Bonjour, je m’appelle Isabelle. J’ai 40 ans et je vais recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation et 1ère des communions) à la veillée pascale, en l’église de Meslay-du-Maine, pour devenir moi aussi une enfant de Dieu.
Je suis entrée en préparation en octobre 2016 accompagnée par une équipe avec qui j’ai lié des liens très forts.
J’avais « un vide » spirituel que j’avais besoin de combler, des interrogations dont je ne trouvais pas de réponses et une envie d’apprendre à connaître Jésus, sa vie, sa mort, sa résurrection.
Mon parcours a été jalonné de rencontres, de partages, d’échanges. Je me suis retrouvée face à moi-même, à m’ouvrir davantage aux autres et cela m’a changée intérieurement : mon regard sur le monde et sur moi-même n’est plus le même. J’ai appris à me connaître !
Aujourd’hui, Dieu est avec moi tous les jours de ma vie. Je sens sa présence à mes côtés, cette force et cette plénitude qui me permettent d’affronter tous les obstacles qui se présentent à moi.
Il m’a appris à prier, à chanter, à aimer la vie et à considérer la mort comme une étape, un passage et non plus une tragédie douloureuse.
Comme Jésus nous a transmis sa foi, je la transmets et la partage avec ma fille que j’accompagne pour sa première des Communions. Ensemble nous allons à l’église, et main dans la main nous marchons sur la route du Seigneur.
Céline : “quand mon coeur s’embrume, Il est là comme un phare”
Maman solo depuis 3 ans, enseignante, je suis de nature plutôt discrète. J’essaie de dépasser ma crainte de me dévoiler et d’aller vers l’autre. Il va sans dire que les rencontres que j’ai pu faire dans le cadre du catéchuménat m’ont dépoussiérée ! Issue de familles de tradition catholique, mes parents ne sont pas imprégnés d’une ferveur vivante, je n’ai donc pas été baptisée enfant. Bien sûr, le Seigneur est toujours auprès de chacun mais à bien y réfléchir, Sa présence s’est manifestée à maintes reprises dans ma vie avant que je ne sache L’accueillir dignement : Les Noël placés sous le signe de l’Enfant Jésus, les cierges allumés et les prières laissées dans les églises de passage. A l’adolescence, je me renseigne même de la démarche pour obtenir le baptême. Mais la période annoncée de Catéchuménat a eu raison d’un vœu encore insuffisamment éprouvé. La vie telle que nous la vivons pour la plupart, a fait son œuvre et a assoupi mon désir de Dieu. La place laissée à Dieu s’est tristement limitée aux messes des baptêmes, mariages et enterrements. Et puis, « mes planètes » se sont alignées : les épreuves de la vie ; mon arrivée dans l’enseignement catholique ; des rencontres. Plus particulièrement une.
J’ai trouvé le chemin de la messe dominicale et, dans la Parole de Dieu, le cœur de ce en quoi j’ai toujours cru. Après mûre réflexion, cette découverte m’a décidée à m’engager sur la voie du baptême avec conviction. Une démarche intime, privée, solitaire.
Le 20 juin 2016, me voilà en train de « fouiner » sur le site du diocèse de Laval pour mettre en marche mon projet. J’y trouve une adresse mail pour contacter le service du Catéchuménat et je lui adresse, d’un filet de voix, une demande de renseignements. Un certain « Guy » me rappelle le jour même. Sans savoir que ce serait, avec d’autres, l’artisan de mon parcours, je rencontre Guy, non sans une certaine retenue, dans la même semaine. Nous discutons, faisons brièvement connaissance. Je lui raconte mon parcours et, sans me brusquer, en me mettant à l’aise, il m’explique les différents aspects de cette aventure. Parce qu’il s’agit bien d’une aventure.
« Céline, il faut que tu te sentes libre. », voilà ce que j’ai retenu de notre entrevue. Nous convenons de nous recontacter en septembre. A la rentrée, mon désir est intact. Je rencontre Don Pierre Antoine, le prêtre de ma paroisse, et une équipe se propose de m’accompagner. J’ai la chance de rencontrer Isabelle, Marguerite, Brigitte et Irénée pour m’aider à cheminer. Les premiers regroupements sont cruels pour la timide que je suis. Mais, dès le départ, et pour donner de la valeur à ma démarche, je n’ai pas cherché à me ménager. Puis, passées les premières réticences, nos rencontres, tous les quinze jours, sont devenues passionnantes. Mon cheminement est très personnel et a d’abord été introspectif. C’est d’abord en moi que Dieu se trouve et que je le cherche. Mon parcours est fait de lectures, d’écoutes d’homélies, de temps de réflexion, de temps de prière, de temps de questionnement et d’échanges.
Il est ponctué : par l’entrée en Catéchuménat le 21 mai 2017 au cours de laquelle j’ai choisi de frapper, au sens propre comme au figuré, à la porte de la maison des chrétiens ; par l’envoi, en janvier 2018, de la lettre adressée à l’évêque pour lui demander à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, 1ère des communions et confirmation).
Depuis, tout va très vite, l’appel décisif de l’évêque le 18 février 2018 reconnaissant la foi des catéchumènes suffisamment mûre pour être accueillis au sein de l’Église, les scrutins sur trois dimanches consécutifs, temps de purification et de conversion, la messe chrismale… Autant d’étapes qui rythment le cheminement et nous aide à avancer dans la joie jusqu’au baptême. J’ai compris que croire en Jésus le Christ, tout(e) seul(e) dans son coin, n’est pas suffisant. Il faut le suivre ! Dans l’expression pleine de cette foi, il est impossible de faire l’économie de se faire baptiser. Comme de participer à la vie de cette grande famille chrétienne. Comme le dit Isabelle : « Un chrétien isolé, est un chrétien en danger ! ». Partageons donc ! Aujourd’hui, Dieu m’apaise moi, il apaise aussi ma relation aux autres. Il rend le monde plus fraternel à mes yeux, plus doux à mon cœur. L’aigreur se dissipe. J’accueille Dieu comme mon Père et, comme un père, il veille sur moi. Je réussis désormais, dans le tumulte du quotidien, à discerner et apprécier les joies qu’Il met sur mon chemin. J’apprends aussi à attendre pour le meilleur à venir. Pour ce qui me tient le plus à cœur, il a déjà réalisé des miracles. Et quand mon cœur s’enrhume, quand mon esprit s’embrume, il est là comme un phare. Il est ce à quoi je me réfère pour passer le cap. Ma foi n’est pas fluctuante car je ne la lie pas à ce qui m’arrive de bien ou de mal. Le temps de Dieu n’est pas le temps des Hommes. Je lie ma foi à sa promesse d’un temps, d’un quelque part où tout se fera selon sa volonté.
Vous souhaitez cheminer vers le baptême ?
Vous aussi vous vous posez peut-être la question du baptême, de l’eucharistie, de la confirmation. Les trois, ou un seul de ces sacrements comme la confirmation que vous n’avez jamais pris le temps de préparer, après votre adolescence. Tout est possible. En tout cas rien n’est jamais trop tard.
Pour toute demande ou renseignement, s’adresser au curé de votre paroisse ou à Guy Ragot : 06.70.23.56.80 ou catechumenat53@orange.fr

Céline sera baptisée la nuit de Pâques.
