La joie de vivre en plénitude
Claire est mariée et a trois enfants, de 21, 20 et 15 ans, tous les trois baptisés et confirmés. C’est à l’occasion de la confirmation de sa seconde que Claire s’est mise en route vers le baptême. Nous la remercions de nous confier son témoignage.
J’ai grandi dans une famille non croyante. Mon père ne croyait pas, ma mère non plus. Mon grand-père croyait, mais était fâché avec l’Église. J’ai été élevée par mes grands-parents ; mon grand-père partait du principe qu’il ne fallait rien m’imposer, que ce serait moi qui ferais mon choix quand je serai en âge de le faire. Comme il était croyant malgré tout et que mon grand-père me parlait de Jésus, que j’ai été scolarisée dans une petite école catholique tenue par des religieuses, je ne me souviens pas de ne pas avoir été croyante. Dans cette école j’ai enrichi ma foi. La Mère supérieure était extraordinaire. Ça a été mon premier contact avec l’Église. Le prêtre venait régulièrement nous faire des cours de catéchisme. Je suis restée dans cette école jusqu’à l’âge de 8 ans, mais cette période a été très riche pour moi, et j’ai toujours su que je recevrai le baptême un jour. Pour moi ce n’était qu’une question de temps, mais je ne sentais pas l’urgence de recevoir le baptême.
J’ai rencontré mon futur mari, qui est issu d’une famille catholique, même s’il n’était plus vraiment pratiquant. J’ai évolué au contact de ma belle famille dans cette ambiance catholique, très chaleureuse et très bienveillante. Quand j’ai rencontré mon futur mari et que nous avons décidé de nous marier, il n’était pas question que je me marie ailleurs qu’à l’église. Pour moi, si je ne passais pas à l’église, mon mariage ne serait pas un mariage, même si je n’avais pas reçu le baptême.
Maintenant, c’est à moi !
Je me suis occupée de l’éducation de nos trois enfants et de leur foi. Ils ont été baptisés, ont fait leur première des communions, leur profession de foi, leur confirmation ; et c’est au moment de la confirmation de ma fille que j’ai dit : « Maintenant, c’est moi. Ils ont presque tous reçu tous les sacrements de l’initiation chrétienne, maintenant c’est à moi ! » Et mes deux grands, dans la voiture, m’ont dit : « Mais Maman, fais-le, va-y ! » J’ai pris contact avec le service du catéchuménat, et tout s’est enchaîné très naturellement. Ça coulait de source. La belle aventure a commencé.
L’équipe du catéchuménat de la Mayenne est extraordinaire. J’ai rencontré des gens bienveillants, pleins de bonté, avec une grande joie en eux. Ce parcours m’a appris à connaître d’autres paroisses, d’autres manières de vivre sa foi. Jusqu’au moment où j’ai reçu le baptême dans la nuit de Pâques 2015.
En recevant le baptême, j’ai ressenti une grande joie, une pure joie. Ma famille, mes amis s’étaient déplacé pour venir, parfois de loin, pour partager avec moi ce moment de joie. Ça a été un moment très festif. J’ai reçu le sacrement de confirmation à la Pentecôte suivante, à Pontmain.
Saisie par la brutalité de la crucifixion
Je n’ai jamais eu de vraie “révélation” ; la foi ne m’est pas tombée dessus, comme ça, du jour au lendemain. Pendant le catéchuménat, la première chose qui m’a interpellée, dans l’église Sainte Thérèse, ça a été la violence de la crucifixion. C’est en regardant le chemin de Croix de l’église Sainte Thérèse qu’elle est apparue dans toute sa brutalité et sa violence. Pourtant j’ai fait des chemins de Croix, mais celui-là m’a particulièrement marquée, et il m’a permis de me rendre compte et de me rapprocher de ce qu’a vécu Jésus. Quand on parle de la crucifixion, on ne rend pas assez compte de cette brutalité. Là, ça a été un gros choc pour moi. Ce choc m’a fait découvrir son sacrifice et la portée de son sacrifice. C’est l’élévation de son esprit et la confiance qu’il mettait en son Père. C’est là que j’ai mesuré cette confiance aveugle. Ça a été bouleversant.
Un autre grand moment d’émotion a été la messe des scrutins où une catéchumène faisait son entrée en Église. C’était une première expérience de la beauté de la foi, de l’harmonie et de la pureté de la foi. Cette étape n’est pas rien : on engage sa vie… le restant de sa vie.
S’engager à devenir chrétienne
Petit à petit, je me suis rendu compte que le baptême ce n’est pas une fin en soi. Avec le baptême tout commence, ce n’est que le début. Il ne se passe pas une journée que je ne prie Jésus de me porter, de me soutenir, parce que j’en ai tellement besoin. Il est une source de vie, de réconfort. Quand j’ai l’impression de ne pas y arriver, je lui dis : « Seigneur, porte-moi ! » Et, hop, ça va mieux. C’est vrai qu’il me porte dans ma vie de tous les jours.
Du fait de vivre ce cheminement, mon mari en a été très heureux ; il m’a accompagné à chaque réunion et, du coup, s’est rapproché de Jésus.
Les enfants ont été très heureux de mon cheminement, d’autant plus que ce sont eux qui m’ont encouragé au départ : « Vas-y, Maman ! » Pour eux, c’était normal que je fasse cette démarche.
Le baptême m’a fait prendre conscience que je n’étais qu’au début de mon histoire de chrétienne. Cette année, je vais m’occuper des enfants qui vont recevoir le baptême et qui sont en âge de scolarité. J’ai envie que mon expérience serve à des enfants.
Claire SOULIE
(Témoignage recueilli dans « Vivre Marie »)
