Préparation au mariage, nouveau regard sur les couples en difficulté, éducation à la liberté… tout est dans le texte de Pape François « L’amour dans la famille ». Mgr Olivier de Germay est venu l’expliquer le 19 janvier, devant plus de 300 personnes.
Janvier 2017 – Première valeur pour la majorité des gens, la famille, lieu refuge, est pourtant la plus fragilisée. « Dans ce contexte, les prêtres ne sont pas à l’aise en raison du décalage entre le projet de Dieu sur la famille et la réalité sociale actuelle » a expliqué Mgr de Germay, d’où l’importance de bien savoir ce que nous dit le pape, pour mieux discerner, accompagner les couples aujourd’hui. « Des situations, non pas irrégulières, mais imparfaites, comme dit le pape, ne peuvent pas être accompagnées n’importe comment » a-t-il précisé devant les prêtres du diocèse.
Nouveau regard sur la préparation au mariage
Le pape aborde la question du mariage d’une manière très concrète en mettant en première ligne la préparation auprès des futurs mariés. « Les couples qui viennent nous voir sont dans des dispositions favorables pour entendre que cet amour qui les rend heureux a une source : Dieu« . Dans cette situation, inutile de saturer de témoins. « La priorité est d’annoncer le Christ et de permettre à ces couples non initiés de faire une vraie expérience de relation avec Lui. Faisons faire à tous l’expérience de la prière, du dialogue... »
Eduquer à la vertu de tempérance
« L’amour n’est pas qu’un sentiment, a rappelé Mgr de Germay, ce n’est pas seulement se faire du bien, mais vouloir le bien de l’autre« . La clé est dans le fait de retrouver la liberté intérieure. « C’est tout le but de la véritable éducation : discerner ce qui est bien, le choisir et l’accomplir. Et cela passe par une éducation à la pratique des vertus. Absolument rien de ringard dans cela. Le pape François en parle simplement dans le chapitre 7. Mgr de Germay l’a expliqué : « Une vertu, c’est une habitude intérieure à faire le bien : de plus en plus facilement. Comme un muscle ; plus il marche, plus il est fort. Une bonne habitude, c’est pareil. Et elle aide à grandir en liberté ». La vertu de tempérance est essentielle dans l’éducation des enfants : « sans elle on vit à la remorque de tout ce qui nous passe par la tête, pulsions, envie de tout, mode. Sans une distance entre le désir et l’accomplissement de ce désir, on n’apprend pas à gérer ses pulsions« . Cela explique tant de violence aujourd’hui. C’est la gestion de cette distance que les parents sont invités à apprendre à leurs enfants.
Les sacrements ne sont pas un diplôme
« Combien de personnes viennent dans les paroisses pour demander un baptême, inscrire un enfant au caté pour qu’il fasse sa première communion » a exprimé l’évêque de Corse, et puis plus rien le dimanche suivant. Mais les sacrements ne sont pas des diplômes acquis comme un permis voiture. Nous sommes tous des êtres inachevés. Les sacrements sont une mise en relation avec le Seigneur, chacun sur nos chemins, tout simplement pour avancer. On ne peut priver personne d’annoncer partout cette chance ».
Divorcés engagés dans une nouvelle union : discipline ou chemin ?
L’Eglise catholique va-t-elle changer la « discipline » ? Certains ont été un peu déçus, surtout dans les medias lorsqu’ils ont lu l’exhortation. Car le pape ne répond pas directement sur la question de la discipline. « Ce que nous avons à changer, c’est d’abord notre regard, car on catalogue ; c’est tout ce que l’on sait faire. Or il n’y a pas les bons et les méchants. Nous sommes tous en chemin, des êtres inachevés. Donc, attention à ne pas enfermer les gens dans des cases. « Il n’y a pas de nouvelles règles. On est dans le cas par cas, or chaque cas est unique. « Le pape nous invite vraiment à tenir compte des situations différentes de chacun« . Tout est question de discernement, d’accompagnement, cessons de regarder avec nos yeux d’observateurs bien avisés« . Qui suis-je pour juger ?
Véronique LARAT
