Être accompagné
A quoi sert un guide spirituel ? Quel regard peut-il apporter sur notre foi ? Doit-il être exclusivement un prêtre ? Est-ce utile d’étaler sa vie ? De nombreux catholiques attendent des réponses et ne voient pas l’intérêt d’être accompagnés. Voici quelques éléments pour y réfléchir.
Avril 2017 – Ni privilège de quelques uns, ni étalement de vie, encore moins direction d’une personne sur la vie d’une autre, l’accompagnement spirituel est ouvert à tout croyant qui désire être éclairé dans sa foi. Pour s’initier, nous avons posé une certain nombre de questions à Béatrice Piganeau, responsable de la formation, et du service diocésain de la vie spirituelle.
Pour quoi faire appel à un accompagnateur spirituel ?
Cela vient souvent pour éclairer un besoin nouveau : une mission en Eglise pour laquelle le missionné souhaite être soutenu. Ou bien une décision à prendre. Ou un désir de franchir une étape spirituelle. Parfois, un événement de vie provoque un passage difficile à vivre… Un accompagnement peut aider.
Qu’est-ce que cherche l’accompagné au fond ?
Le fait de discuter, de s’éclairer de s’entendre poser des questions aide plus largement à grandir dans sa vie de foi. La personne a un profond désir de fonder davantage sa vie sur le Christ, se rapprocher du Seigneur. Ce qui nécessite de se convertir au sens de consentir à des déplacements intérieurs pour se laisser configurer au Christ. L’accompagnateur est là pour cela car on ne le ferait pas tout seul.
Comment cela se passe-t-il ?
La personne s’engage à relire régulièrement sa vie et à partager cette relecture une fois par mois ou au minimum une fois toutes les six semaines avec un accompagnateur spirituel.
N’est-ce pas du déballage ?
Il ne s’agit pas de développer une description des événements marquants du mois. Il ne s’agit pas non plus de s’étendre sur les sentiments qui sont survenus à l’occasion de ces événements. La visée est de repérer les mouvements intérieurs provoqués par le passage de l’Esprit Saint en soi. En discernant la nature de ces mouvements, l’accompagné sera en mesure de percevoir à quelle conversion Dieu l’appelle à travers ce qu’il a vécu.
N’y a-t-il pas un risque de « psychoter » ?
Non, l’accompagnement ne se situe pas au niveau de la psychologie. Elle est présente dans la relation d’accompagnement comme une part naturelle de tout ce qui fait l’être humain. Mais l’accompagnateur écoute d’abord l’Esprit à l’œuvre dans l’accompagné avec les désirs qu’Il suscite et non les problèmes psychologiques.
Est-ce que le cœur à cœur avec Dieu ne suffit pas ?
Dans la relation d’accompagnement, il y a trois présences : celle de l’accompagné, de l’accompagnateur et de l’Esprit Saint. Cette triangulation permet de donner corps à la circulation de l’Esprit.
Quelle différence avec le sacrement du pardon ?
L’accompagnement en tant qu’il amène à se convertir, peut déboucher sur la célébration du sacrement du pardon comme un temps de célébration de la miséricorde de Dieu qui a ouvert des portes de conversion.
Il n’y a pas beaucoup de prêtres, cela prend du temps… Un laïc peut-il accompagner ?
Ceux qui accompagnent sont ceux à qui le charisme d’accompagnement a été reconnu et qui ont été formés pour ce service d’Eglise. Il n’y a pas que les ministres ordonnés qui peuvent accompagner. Depuis les débuts de l’Eglise, il en a été ainsi. Tous les états de vie sont représentés parmi les accompagnateurs : fidèles laïcs, consacrés, religieux ou ministres ordonnés.
Pour commencer, comment faire ? Comment choisir son accompagnateur spirituel ?
Le plus simple est de s’adresser au service diocésain de la vie spirituelle. Ce service vous écoutera et vous proposera quelques noms d’accompagnateurs spirituels en fonction de votre demande.
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Icône de l’amitié entre Jésus et l’abbé Ména