Le diocèse de Laval s’apprête à accueillir deux nouveaux diacres permanents : Jean-François Claudot pour la paroisse Notre-Dame-de-Charné, et Jean-Luc Meulan pour St-Melaine-en-Val-de-Jouanne. Ces dimanches 21 et 28 janvier, Mgr Thierry Scherrer les admet officiellement parmi les candidats au diaconat au cours de la messe dominicale. Qui sont-ils ? Comment est née leur vocation ? Comment vivent-ils ces mois qui précèdent l’ordination ?
Jean-François Claudot, “Nous sommes portés par l’Esprit Saint”
Véronique Larat : Qui êtes-vous Jean-François Claudot ?
Jean-François Claudot : J’ai 55 ans, je suis marié avec Marie-Noëlle depuis bientôt 33 ans. Nous avons sept enfants de 31 à 17 ans, ainsi que trois petites-filles et un petit-garçon. Après 25 ans d’armée, dont 23 en gendarmerie, j’ai pris ma retraite anticipée en 2007. Je suis maintenant laïc en mission ecclésiale pour la paroisse Notre-Dame-de-Charné et éducateur surveillant au collège Saint-Joseph d’Ernée.
V. L. : Comment avez-vous répondu à l’appel à devenir diacre ?
J.-F. C. : J’ai été interpellé par le Père Bourdon, curé de la paroisse, le dimanche 4 septembre 2011, après la messe de la Saint Grégoire. Je suis rentré à la maison et nous avons longuement parlé avec Marie-Noëlle, et cela a suscité beaucoup de questions ! Nous avons donc rencontré le Père Bourdon qui nous a expliqué comment cela allait se passer et nous a demandé de réfléchir encore un peu avant de lui donner notre réponse. C’est ce que nous avons fait ! Après quelques semaines de réflexion et de prière, nous avons dit OUI !
V. L. : Depuis quand vous préparez-vous au diaconat ?
En janvier 2013, une équipe de recherche est constituée et nous cheminons avec deux autres couples, le Père Bernard Trohel et Sœur Marie-Jo Verrier. Une année importante qui nous a permis de grandir dans notre foi, en faisant une relecture de notre vie chrétienne, mais aussi dans notre couple.
En octobre 2014, avec Myriam et Jean-Luc, nous commençions notre formation : deux week-ends à La Pommeraye (49) et quatre rencontres le samedi matin à Laval. Nous sommes dans notre quatrième année.
A la fin de l’année 2016, nous vivons un moment très fort en constituant notre équipe d’accompagnement. C’est vraiment une nouvelle étape qui commence pour nous. Nous sommes entourés d’amis que nous avons choisis pour continuer cette aventure. Après cinq années de cheminement, le « cercle » des personnes qui savent que nous cheminons vers le diaconat s’élargit, cela fait du bien !!! Nous pouvons en parler un peu plus ! La discrétion, que nous avons acceptée et que nous comprenons parfaitement, n’est pas toujours simple et peut entraîner certaines situations cocasses. En 2017, nous nous sommes retrouvés à sept reprises et à chaque fois, nous avons eu des échanges riches qui nous éclairent sur notre avenir et nous aident à poursuivre cette « aventure ».
En novembre 2017, une rencontre sur le diaconat permanent est proposée sur la paroisse Notre Dame de Charné et au cours de celle-ci, le Père Gérard Poirier, vicaire général, annonce notre cheminement. Dans un premier temps, cela paraissait un peu « anodin », mais au fur et à mesure de l’approche de la date… le stress est quelque peu monté !
J.-F. C. : Maintenant, nous sommes à quelques jours d’une nouvelle grande étape : l’admission parmi les candidats au diaconat permanent. Elle se fera au cours de la messe dominicale du 28 janvier, présidée par Mgr Scherrer. Nous abordons cette semaine avec sérénité, portés par l’Esprit Saint, mais aussi les personnes qui nous accompagnent depuis quelques temps, mais aussi celles que nous rencontrons et qui témoignent de leur sympathie et de leur soutien à la suite de l’annonce de cette démarche.
Nous n’avons pas parlé des enfants, mais ils sont à nos côtés, chacun à leur manière, depuis le début de notre cheminement.

©diocesedelaval.fr
Jean-François et Marie-Noëlle CLAUDOT
Jean-Luc Meulan : “un chemin souvent seul, jalonné de petits signes du Seigneur”
Véronique Larat : Qui êtes-vous Jean-Luc Meulan ?
Jean-Luc Meulan : J’ai 61 ans. Originaire de l’Orne ainsi que mon épouse Myriam, nous sommes venus en Mayenne en 1982 après nos études pour nous installer professionnellement. J’exerce aujourd’hui la profession d’ingénieur écologue au sein d’un Groupe mayennais bien connu, acteur dans les métiers liés à la protection de l’environnement. La prise en compte de la biodiversité et du paysage, font partie intégrante de ma mission, au sein du groupe qui accorde une grande importance à ce sujet.
V. L. : Depuis quand vous préparez-vous au diaconat ?
J.-L. M. : Cela fait maintenant six ans que nous avons commencé notre cheminement, et depuis quatre années pour la formation proprement dite.
V. L. : Comment avez-vous répondu à cet appel ?
J.-L. M. : Le chemin vers le diaconat est balisé dans notre Eglise, par différentes étapes. Tout d’abord un temps de réflexion plus ou moins long suit une première sollicitation, de la part d’un membre de la paroisse ; pour moi ce fut le Père Franck Viel. Il s’en est suivi une année de discernement dans une équipe constituée de plusieurs couples et d’accompagnants. Durant cette année-là nous avons découvert et approfondi ce qu’est le diaconat, le sacrement de l’ordination et comment celui-ci peut s’articuler avec le sacrement du mariage, la vie de famille et la vie professionnelle.
A l’issue de cette année qui nous a permis de sonder un peu plus en profondeur, un chemin possible de ministère diaconal, en toute liberté, j’ai affirmé mon désir de continuer le cheminement. De son côté, l’Eglise, au travers de l’équipe diocésaine d’accompagnement, l’a accueilli favorablement.
Puis une période de formation de quatre années a commencé. Durant toutes ces années, le couple chemine seul en quelque sorte, puisqu’une entière discrétion est demandée par l’Eglise. C’est aussi durant ce temps de « solitude » que le Seigneur travaille la pâte, si je puis dire. Personnellement je suis passé par des étapes de doutes et de questionnement sur ma capacité à répondre à cette vocation. Je dois dire qu’à chaque fois j’ai reçu de manière providentielle, un petit signe d’encouragement de la part du Seigneur : le petit mot qui va bien de la part d’un membre de l’Eglise ou de la famille, alors qu’aucun n’était au courant de notre engagement.
Ce temps est aussi propice à la relecture de notre histoire personnelle et la façon dont on a pu avancer dans la foi au fil du temps et des divers événements qui ont ponctué notre vie. C’est ainsi que je me suis rendu compte que cet appel pouvait s’inscrire en définitive, dans notre histoire de foi et de vie dans l’Eglise.
Ce qui est rassurant et que nous avons découvert lors de nos week-ends de formation en région, c’est la grande diversité des personnes appelées, dans tous les domaines professionnels, c’est aussi de cette manière-là que l’Eglise se rend présente au monde d’aujourd’hui.
V. L. : Comment vivrez-vous ces derniers mois de préparation en attendant l’ordination ?
J.-L. M. : Nous venons de vivre en paroisse l’Admission comme candidat au diaconat. Cette étape officialise et met un peu plus le candidat en lumière. Nous avons reçu beaucoup de marques d’encouragement de la part de nos frères et sœurs de la paroisse et des différentes communautés avec lesquelles nous sommes en lien, de nos amis. Cela nous aide beaucoup à cheminer sereinement vers ce grand projet de l’ordination.
Et nous poursuivrons encore notre formation durant cette année, avec Marie Noëlle et Jean-François Claudot, candidat lui aussi, qui nous accompagnent depuis le début de cette aventure.
