Réflexion-débat sur le temps à la bibliothèque
Ce samedi 8 décembre à la bibliothèque diocésaine, une trentaine de personnes ont pris le temps de réfléchir au rapport que nous avons avec le temps, au cours d’une rencontre sur le thème : « Pas le temps ! Une maladie post-moderne » !
Nous n’avons pas perdu notre temps, grâce au professeur de philosophie Pascal Jacob qui animait cette conférence, et a pointé ce paradoxe : en ayant plus de temps libre que nos ancêtres, temps libéré grâce aux progrès techniques comme la voiture, le micro-onde, etc… tout un choix de possibles s’offre à nous. Ainsi le temps long d’une activité (un voyage en calèche d’autrefois par exemple ), est remplacé par de multiples activités variées et rapides (aller sur internet, zapper d’un site à un autre). Mais cela engendre des frustrations car on ne s’investit pas émotionnellement.
On utilise notre temps par trop d’activités qui ne nous remplissent pas. Il y a multiplicité mais pauvreté des expériences que nous faisons – or, plus une expérience est intense, plus le temps semble positif, l’inverse étant hélas vrai. D’où cette frustration commune à la plupart de nos contemporains : le temps est passé trop vite, car il est passé sans relation profonde aux êtres, aux choses…
Ce triste mal de notre époque a des remèdes, conseille Pascal Jacob, en se créant des « sas de décélération » : comme renoncer à sa toute-puissance (le monde peut tourner sans nous), réapprendre à s’ennuyer, retrouver le contact avec la nature, avec ses rythmes corporels propres, l’attention aux personnes, aux expériences, et à la primauté du temps sur l’espace…
A noter : cette conférence-débat s’inscrit dans une thématique partagée par les bibliothèques de Laval Agglo sur le thème « Suspendre le temps.. » d’octobre à décembre 2018.
Andrée